Le 5 juin 2015, une table ronde intitulée Observer la ville dans le Monde Arabe s`est tenue dans le cadre des "Rendez-vous de l’histoire du monde arabe" de l`Institut du Monde Arabe de Paris. Organisée et animée par Vincent Lemire, historien spécialiste de Jérusalem, elle rassemblait Mercedes Volait, historienne de l’architecture, fondatrice de l’Observatoire urbain du Caire contemporain en 1985 au sein du CEDEJ, Eric Denis, géographe, qui en fut l’animateur entre 1993 et 2002, Eric Verdeil, géographe, animateur de l’Observatoire urbain de Beyrouth de l’IFPO, et Julien Loiseau, historien, spécialiste du Caire médiéval et aujourd’hui directeur du Centre français de recherche de Jérusalem. Jean-François Pérouse, animateur de l’observatoire d’Istanbul, devait être présent mais s’est finalement excusé. La table ronde était consacrée à un bilan des apports scientifiques et des modalités de fonctionnement de ces programmes permanents de recherche, aujourd’hui remis en cause et menacés par la réduction des moyens scientifiques consacrés aux centres français de recherche en sciences sociales du pourtour méditerranéen.
La table-ronde a mis en avant le rôle des différentes disciplines, de l’histoire urbaine à la géographie, en passant par la sociologie et l’anthropologie, et les outils construits dans la durée au service de cette ambition: bibliothèques, cartothèques spécialisées, index, chronologie et revues de presse, bases de données cartographiques et démographiques. Les résultats des actions scientifiques menées ont débouché sur de nombreuses publications, aujourd’hui accessibles en ligne, via les Presses de l’IFPO, les publications du CEDEJ ou de l’Institut français d’études anatoliennes. Au début des années 2000, des programmes transversaux ont également vu le jour, comme CITÉ: Le Caire, Istanbul, Téhéran ou Les cultures professionnelles des urbanistes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Loin d’être pensés dans une logique uniquement et étroitement académique, ces programmes de recherche ont travaillé en lien étroit avec différentes institutions locales et françaises en charge des questions d’urbanisme, de développement ou, au Liban, de reconstruction. Des collaborations étroites ont existé en Egypte avec le CAPMAS, chargé des recensements de la population, au Liban avec la direction générale de l’urbanisme. Les observatoires de Caire et de Beyrouth ont régulièrement coopéré avec l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile de France. Des liens se sont également construits dans la durée avec les universités et centres de recherche locaux. C’est le cas à Beyrouth avec le Centre de télédétection du CNRS, ou l’Université américaine de Beyrouth par exemple dans le cadre des City Debates. La vidéo est visible ici.
Pour une présentation plus détaillée de l’Observatoire urbain de Beyrouth, voir ce billet d’Eric Verdeil.